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ACTES D'ERRANCES

À la suite de mes caminos en Argentine, au Costa Rica et au Mexique, j’ai cru bon tenter de traduire ces errances en œuvres plastiques. 

Quels moyens sont possibles pour faire état de ces caminos à l’extérieur du lieu même de l’errance? Comment arriver à les faire vivre, à mettre en perspective ces expériences ? Comment faire pour que cette installation ne soit pas de l’ordre d’un récit de voyage ? Comment amener le récepteur à prendre part à ma réflexion, à vivre les échanges avec les gens des territoires explorés ? 

 

Quelques tentatives ont été effectuées : mise en place d’une exposition dans l'ancien pénitencier de San José, rédaction du livre « Chemin des disparus » et installation visuelle et sonore à la Maison Hamel-Bruneau.

Chemin des disparus (installation)

Maison Hamel-Bruneau, Québec

 

Diffusée dans le cadre de la Manif d'Art 7

Dès son entrée dans la salle d’exposition, le récepteur accroche, une après l’autre, les centaines de cloches suspendues dans la salle. À chacun de ses déplacements, un tintement métallique se fait entendre. Ces nombreuses cloches sont suspendues et viennent, par leurs ombres projetées, éradiquer des portions de la projection : un à un, 30 000 noms de disparus de la dernière dictature argentine s’écrivent au mur. Dans l’espace, au centre de la pièce, une grosse cloche d’église est déposée sur la liste papier de ces mêmes noms. Comme lors de la dernière dictature argentine, un rapport entre la hiérarchie ecclésiastique et la disparition de ces personnes est évident. En arrière-plan, une piste sonore est diffusée. Celle-ci évoque des cérémonies religieuses, des prières et des coups de feu. Lors de la création de l’œuvre, je croyais proposer un sentiment de tristesse, de repère au génocide. À ma grande surprise, dès le lancement de l’exposition, un jeu ludique a pris place ; le public s’est mis à jouer avec les sonorités des cloches, à les déplacer, les manipuler et même se les balancer. Le spectateur effectuait une errance dans l’œuvre, comme lors de mes pérégrinations, le spectateur débute par une errance émerveillée et ludique où les craintes, les grincements surviennent au centre et à la fin du camino. C’est seulement après quelques minutes d’expérimentation, lorsqu’il s’y attarde, que le contenu les conduit ailleurs. En effet, le spectateur prend connaissance de la profondeur tragique de l’œuvre qu’après le jeu.

 

Cette œuvre propose donc une dichotomie, un ludisme sonore et émerveillant qui, peu à peu, se substitue par le tragique nombre de disparus et  l’implication qu’a eu l’église lors cette dernière dictature argentine. 

Chemin des disparus (livre)

Éditions J'AI VU

2014

 

 

Au moyen de ce livre, Myriam Lambert se plonge dans une dérive effectuée d'un lieu de mémoire à l'autre, dérive qu'a réalisée l'artiste lors de son périple en Amérique du Sud, en jetant un regard rétrospectif sur cette expérience.

Diferencias

Costa Rica

 

Lieu de mémoire exploré : Ancien pénitencier nationale du Costa Rica ouvert en même temps que la prison de San Lucas

devenu la Galerie Nationale du Costa Rica, située dans le Musée des enfants

 

Diffusée par la Galerie Nationale du Costa Rica

2012

 

 

Ce lieu de mémoire important pour l’identité des Costaricains, selon leurs dires, était un lieu d’horreur et, lui aussi jadis, marqué de graffitis. Certes, cette oeuvre fait un retour sur la mémoire de ce lieu, de ce qu'il était, mais également ce qu'il est devenu. 

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